谷地元瑛子捌き国際追善連句、「月と和解す」の巻   ホーム
   ・Paix−avec−la−lune・・・・

Paix avec la lune
Un kasen d’hiver à la mémoire de  John Carley

assis près du feu
je fais la paix avec la lune
doucement, douce, la nuit

au levé
un avion sur la piste
prêt à s’envoler

pendant qu’on dormait
des bannières de prières chuchotaient,
souffle de printemps passager

blottis
dans une crique, trois vétérans
à la pêche

de la plume au parchemin
derrière des fenêtres givrées

à cinquante lieues de midi
dans un sombre nuage volcanique

l’alphabet du Sylhet
tout au fond du miroir

Moby Dick, où es-tu
quand on a besoin de toi ?

les gars se déshabillent
et sautent dans un bassin
de source chaude

l’âme de père
encrassée de suie et pas de temps
pour  tous nos aurevoirs*

accalmie à la brune
des iris sauvages ponctuent
les rizières

un carré de fromage
et un ognon au vinaigre
sur un pic à cocktail

loin dans les terres, un coquillage
retient le chant de la mer

du chien tasse-de-thé
de mon voisin, les yeux souriants

le bébé s’esclaffe
à sa première luciole

chatoiements, chacun son côté
on s’envoie des signes

crescendo subtil,
les vagues de vert tendre
révèlent le chemin du vent

gentiment réprimandé
le regard pensif du maître
en flagrant délit

un enrouleur d’ bobines *
pour mon pa
j’s’rai avant qu’j’ai dix ans !

fleurs de Yoshino
sûrement, notre ami va revenir
s’assoir parmi nous

à la fête, la femme du maire
gagne tous les prix

étoiles brillantes et rayons de lune
pris dans tes cheveux

virages et lacets
de la Cresta Run

d’une cabane de fortune
de la fumée s’emmêle à la brume

 

les rêves enchevêtrés
d’une vieille oie qui ne peut
rejoindre sa bande

ramasser des miettes
ici et là, voir des foules dans
des relations inouïes

 

 

une bouteille à la main Kikaku
mouline la froidure d’automne

entremetteuse, entremetteuse
qu’as-tu donc entrepris ?

 

 

bien au-dessus
du fond de cette vallée escarpée
un pont flottant prend forme

la femme du vieil épicier
l’encourage d’un bon sourire
à aller aux Courses

 

 

l’employé du péage dit
‘tu peux me payer demain’

un verger de pommes mûres
aux senteurs de rosée

 

 

pécune, pétale, perle ou plaie
qui cueille encore des pâquerettes
dans cette averse de fleurs

attiré par la lune
un léger bourdonnement grave émane
des champs gommés de blanc

 

 

un papillon noir atterrit
à nouveau dans son panier

cri de bataille puissant et puis
une montagne décatie

 


PARTICIPANTS:
Eiko Yachimoto (sabaki)
Chris Drake
Norman Darlington
Sosui (Nobuyuki Yuasa)
Carmen Sterba
Paul Conneally
Sprite (Claire Chatelet)
Carole MacRury
William Sorlien
Sheila Windsor

 

Commencé le 6 janvier 2015
Complété le  23 février 2015  (pas très important mais complété me semble un peu un anglicisme, on dirait plutôt achevé ou terminé non ?)

* au revoir ou aurevoir existent tous les deux ; l’interjection s’écrit toujours au revoir (sans tiret et invariable) ; dans votre texte, je pencherais pour nos aurevoirs (plutôt en substantif, et qui peut être mis au pluriel).

* enhardissant est juste mais un peu lourd (c’est mon ressenti bien sûr) ; hardi ?  mais ça ôte le côté engageant du regard peut-être ; et engageant ?

Très joli, j’aime beaucoup l’esprit de ce renku !

Note :

Note: This French text of the kasen was translated by sprite, aka Claire Chatelet, with help from Sophie Hop and Yann Redor.


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