assis près du feu
je fais la paix avec la lune
doucement, douce, la nuit |
au levé
un avion sur la piste
prêt à s’envoler |
pendant qu’on dormait
des bannières de prières chuchotaient,
souffle de printemps passager |
blottis
dans une crique, trois vétérans
à la pêche |
de la plume au parchemin
derrière des fenêtres givrées |
à cinquante lieues de midi
dans un sombre nuage volcanique |
l’alphabet du Sylhet
tout au fond du miroir |
Moby Dick, où es-tu
quand on a besoin de toi ? |
les gars se déshabillent
et sautent dans un bassin
de source chaude |
l’âme de père
encrassée de suie et pas de temps
pour tous nos aurevoirs* |
accalmie à la brune
des iris sauvages ponctuent
les rizières |
un carré de fromage
et un ognon au vinaigre
sur un pic à cocktail |
loin dans les terres, un coquillage
retient le chant de la mer |
du chien tasse-de-thé
de mon voisin, les yeux souriants |
le bébé s’esclaffe
à sa première luciole |
chatoiements, chacun son côté
on s’envoie des signes |
crescendo subtil,
les vagues de vert tendre
révèlent le chemin du vent |
gentiment réprimandé
le regard pensif du maître
en flagrant délit |
un enrouleur d’ bobines *
pour mon pa
j’s’rai avant qu’j’ai dix ans ! |
fleurs de Yoshino
sûrement, notre ami va revenir
s’assoir parmi nous
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à la fête, la femme du maire
gagne tous les prix |
étoiles brillantes et rayons de lune
pris dans tes cheveux |
virages et lacets
de la Cresta Run |
d’une cabane de fortune
de la fumée s’emmêle à la brume |
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les rêves enchevêtrés
d’une vieille oie qui ne peut
rejoindre sa bande |
ramasser des miettes
ici et là, voir des foules dans
des relations inouïes |
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une bouteille à la main Kikaku
mouline la froidure d’automne |
entremetteuse, entremetteuse
qu’as-tu donc entrepris ? |
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bien au-dessus
du fond de cette vallée escarpée
un pont flottant prend forme |
la femme du vieil épicier
l’encourage d’un bon sourire
à aller aux Courses |
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l’employé du péage dit
‘tu peux me payer demain’ |
un verger de pommes mûres
aux senteurs de rosée |
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pécune, pétale, perle ou plaie
qui cueille encore des pâquerettes
dans cette averse de fleurs |
attiré par la lune
un léger bourdonnement grave émane
des champs gommés de blanc |
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un papillon noir atterrit
à nouveau dans son panier |
cri de bataille puissant et puis
une montagne décatie |
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